Budget fédéral de 2019 : Dix points à retenir pour les enseignantes et enseignants canadiens

Le 18 mars 2019, le gouvernement a présenté son budget, intitulé Investir dans la classe moyenne. La Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE-CTF) a examiné celui-ci pour évaluer la mesure dans laquelle les allocations et les initiatives prévues répondent aux dossiers d’action politique prioritaires des plus de 273 000 enseignantes et enseignants des écoles publiques que la FCE-CTF représente aux quatre coins du Canada.

Afin de répondre aux besoins et aux priorités du personnel enseignant, des près de cinq millions d’élèves des écoles publiques, de la maternelle à la 12e année, et d’un système d’éducation publique de qualité, inclusive et financée par l’État, la FCE-CTF est déterminée à mener des actions pour améliorer les choses dans un grand nombre de dossiers prioritaires soutenus par trois piliers :

  • renforcer les droits des travailleuses et travailleurs, et promouvoir le renouvellement syndical en tant que fondement de la démocratie;
  • veiller à ce que l’éducation publique dispose de ressources et d’un financement adéquats;
  • demeurer inébranlables dans nos efforts pour faire progresser la justice sociale.

Le budget fédéral de 2019 contient un mélange de promesses de programmes importantes ainsi que des mesures modestes, mais progressistes, qui répondent à bon nombre des dossiers d’action politique prioritaires de la FCE-CTF. Dans cet article, nous mettons en évidence les mesures budgétaires qui concernent particulièrement les piliers prioritaires dont il est question plus haut. Vous trouverez ci-dessous dix choses que vous devez savoir au sujet du budget fédéral de 2019 par rapport aux priorités de 273 000 enseignantes et enseignants qui ne ménagent pas leurs efforts pour les enfants du Canada et l’avenir de notre pays.

Les droits des travailleuses et travailleurs, et le renouvellement syndical en tant que fondement de la démocratie

  1. Nouvelles mesures proposées pour soutenir les travailleuses et travailleurs qui désirent suivre une formation axée sur les compétences. Ces mesures comprennent l’Allocation canadienne pour la formation, le crédit canadien pour la formation et la prestation de soutien à la formation de l’assurance-emploi. L’Allocation canadienne pour la formation a pour but d’aider les travailleuses et travailleurs canadiens à payer les frais de formation; chaque année, « les travailleurs admissibles âgés de 25 ans à 64 ans accumuleraient un solde de crédit à un taux de 250 $ par année, jusqu’à un plafond total à vie de 5 000 $ » qu’ils pourraient utiliser pour payer les frais de formation (p. 44). Pour les besoins de ce nouveau crédit, le budget de 2019 propose d’investir « 710 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2019-2020, et 265 millions par année par la suite » (p. 45). La prestation de soutien à la formation de l’assurance-emploi (qui devrait être lancée à la fin de 2020) « serait offerte dans le cadre du programme d’assurance-emploi et verserait jusqu’à quatre semaines de soutien du revenu aux quatre ans » (p. 45). Ce soutien du revenu serait « versé à 55 % de la rémunération hebdomadaire moyenne d’une personne » et aurait pour but d’aider les travailleuses et travailleurs à payer leurs dépenses « pendant qu’ils suivent une formation et qu’ils ne touchent pas leur chèque de paie régulier » (p. 45). Cette prestation coûtera « 1,04 milliard de dollars sur cinq ans, à compter de 2019-2020, et 321,5 millions par année par la suite » (p. 46). Ces mesures sont prometteuses, mais, comme le dit Katherine Scott, chercheuse principale au CCPA, [traduction libre] « les employeurs brillent par leur absence dans ce budget et, même s’ils investissent chroniquement peu dans la formation en cours d’emploi, ils seront les plus grands bénéficiaires du fait qu’ils obtiendront des travailleuses et travailleurs mieux formés ».
  2.  

  3. Mesures législatives visant à inscrire de façon proactive les cotisants et cotisantes au Régime de pensions du Canada (RPC). En vertu de ces mesures, « les cotisants qui seront âgés de 70 ans ou plus en 2020, mais qui n’ont pas encore demandé à recevoir leurs prestations de retraite » (p. 78) seraient inscrits de façon proactive au RPC. Par conséquent, environ 40 000 personnes âgées de 70 ans ou plus qui ne sont pas encore inscrites au RPC commenceraient à recevoir une pension de retraite mensuelle moyenne de 302 $. Ces mesures coûteraient 9,6 millions de dollars qui « proviendraient du Compte du Régime de pensions du Canada » (p. 79). Il s’agit d’une mesure qui permettra de veiller à ce que tous les cotisants et cotisantes au RPC reçoivent les prestations auxquelles ils sont admissibles.
  4.  

  5. Prolongation du congé parental. Le budget de 2019 propose « d’étendre la période visée par le congé parental, passant de 6 mois à 12 mois dans le cas des étudiants et des boursiers postdoctoraux qui reçoivent un financement d’un conseil subventionnaire » en fournissant « un total de 37,4 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2019-2020, et 8,6 millions par année par la suite, aux conseils subventionnaires fédéraux » (p. 55). Le budget indique que cet investissement « sera utile aux jeunes chercheurs, surtout aux femmes » et 2 « aidera en outre les parents à mieux concilier leurs obligations professionnelles et leurs responsabilités familiales, comme la garde d’enfants » (p. 55); cependant, la question d’un système national de services de garde d’enfants abordables pour les travailleuses et travailleurs canadiens reste largement sans réponse.

Des ressources adéquates pour l’éducation publique

  1. Une gamme d’initiatives ou de services pertinents. Bien que l’éducation relève de la compétence des provinces et des territoires1 , le gouvernement fédéral conserve un important pouvoir de dépenser dans des programmes et initiatives qui soutiennent l’éducation publique. Ce budget contient une gamme de services ou initiatives qui touchent des questions comme la formation, l’égalité des sexes, l’éducation postsecondaire, l’éducation autochtone, les programmes alimentaires et l’enseignement des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM), et qui contribuent à répondre aux besoins d’un système d’éducation publique solide, financé par l’État, et à réduire les écarts socioéconomiques et les inégalités. Le budget de 2019 propose de réduire le taux d’intérêt flottant — applicable aux prêts d’études canadiens et aux prêts canadiens aux apprentis — au taux préférentiel, de son taux actuel du taux préférentiel majoré de 2,5 points de pourcentage, à compter de 2019-2020. Le budget de 2019 propose également de réduire le taux fixe au taux préférentiel majoré de 2,0 points de pourcentage, de son taux actuel du taux préférentiel majoré de 5,0 points de pourcentage, à compter de 2019-2020. Un grand nombre d’étudiantes et étudiants, de membres du corps enseignant et de familles doivent composer avec des prêts d’études élevés. Cette mesure, en plus d’apporter un soulagement aux emprunteurs, pourrait avoir un effet incitatif auprès des étudiantes et étudiants. L’éducation publique est confrontée à une crise au chapitre du recrutement et du maintien en poste d’enseignantes et enseignants qualifiés, une crise qui va en s’aggravant, et les mesures qui procurent un soulagement aux membres du personnel enseignant et un soutien aux étudiantes et étudiantes qui suivent un programme de formation initiale à l’enseignement en vue d’obtenir leur qualification sont les bienvenues.

Justice sociale

  1. Réduction de la pauvreté. Le budget contient de nombreuses mesures qui concernent la stratégie de réduction de la pauvreté du gouvernement, par exemple améliorer l’exemption sur le revenu du Supplément de revenu garanti, inscrire de façon proactive au Régime de pensions du Canada les aînées et aînés qui ont 70 ans et plus en 2020, mettre en œuvre le principe de Jordan et fournir les fonds nécessaires à cette mise en œuvre, et financer des projets et des programmes destinés aux aînées et aînés, aux Autochtones du Canada et aux personnes réfugiées. Le budget contient également de nouvelles mesures concernant le logement, dont l’Incitatif pour acheteurs d’une première habitation, dans le cadre duquel la Société canadienne d’hypothèques et de logement fournira jusqu’à 1,25 milliard de dollars sur trois ans, à compter de 2019-2020, aux acheteurs d’une habitation admissibles en partageant le coût d’une hypothèque. Ces mesures, quoique bienvenues, sont assez modestes et répondent principalement aux besoins d’accession à la propriété de la classe moyenne. Elles passent à côté de l’occasion d’investir dans le logement sécuritaire et abordable et de répondre ainsi aux besoins des personnes qui vivent dans la pauvreté. Il y a aussi une absence flagrante de nouveaux investissements dans l’apprentissage et la garde des jeunes enfants.
  2.  

  3. Égalité des sexes. Le budget fédéral de 2018, surnommé le « budget de l’égalité des sexes », avait présenté un nouveau Cadre des résultats relatifs aux genres, et augmenté le financement et la portée de l’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+) pour évaluer les questions de recoupement en rapport avec l’élaboration des politiques et des programmes. Le budget fédéral de 2019 prévoit un autre « financement historique » pour faire progresser l’égalité des sexes. Il fournit ainsi 160 millions de dollars au Programme de promotion de la femme entre 2019 et 2024 (p. 203). Bien que l’augmentation du financement destiné à l’égalité des sexes constitue un pas dans la bonne direction, la Fondation canadienne des femmes (article en anglais seulement) signale que le budget ne contient pas de mesures nationales concernant la loi sur l’équité salariale et le financement de la garde d’enfants, deux piliers d’une société qui valorise l’égalité des sexes.
  4.  

  5. Égalité des sexes, éducation et perfectionnement des compétences. Le Cadre des résultats relatifs aux genres englobe six domaines clés, dont le premier concerne l’éducation et le perfectionnement des compétences. L’objectif intitulé « Chances égales et cheminements diversifiés en matière d’éducation et de perfectionnement des compétences » englobe d’autres objectifs comme l’augmentation du nombre de femmes dans les domaines d’études non traditionnels comme les sciences, la technologie, l’ingénierie et les 1 Loi constitutionnelle de 1867 du Canada, article 93 3 mathématiques (STIM) (p. 256-258). Parmi les mesures récentes figure CodeCan, un programme de 50 millions de dollars qui a pour but d’« enseigner le codage et [de] donner des compétences numériques aux élèves et enseignants de la maternelle à la 12e année ». Ce programme s’adresse plus particulièrement aux filles et aux élèves sous-représentés dans les domaines des STIM (p. 260). Introduire le codage dans les écoles par l’intermédiaire du personnel enseignant et des élèves permettrait de rejoindre des jeunes qui autrement n’auraient peut-être pas la possibilité d’acquérir ces compétences.
  6.  

  7. Santé mentale. Dans son budget de 2017, le gouvernement fédéral s’était engagé à verser 11 milliards de dollars sur dix ans pour des initiatives touchant la santé mentale et les soins à domicile. Contrairement à cette stratégie plus groupée, dans son budget de 2019, il répartit plutôt les fonds destinés à la santé mentale entre de multiples priorités, mais surtout les initiatives ciblant les personnes les plus vulnérables du Canada, comme les personnes inuites, les Autochtones, les personnes allosexuelles, les personnes de race noire, les personnes aînées et les anciennes et anciens combattants. Le financement couvre, entre autres, l’accès à des services de santé mentale pour les jeunes de race noire (p. 205) et la construction de centres de guérison pour la population inuite et les autres résidentes et résidents du Nunavut (p. 121). La nouveauté en 2019 est la stratégie assortie de 25 millions de dollars pour créer un service pancanadien de prévention du suicide qui inclura l’offre de soutien en cas de crise de santé mentale. Ce service permettra l’accès dans les deux langues officielles, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, à des intervenantes et intervenants formés pour gérer ces crises.
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  9. Changements climatiques. Le budget de 2019 contient de multiples mesures qui font de l’action contre les changements climatiques une priorité. Il propose notamment d’affecter 350 millions de dollars à la Collaboration sur l’action communautaire en matière de lutte contre les changements climatiques. Ce financement couvrira entre autres les initiatives de la Fédération canadienne des municipalités et de Low Carbon Cities Canada qui créeront un réseau pancanadien pour appuyer les actions des communautés locales visant à réduire les gaz à effet de serre. Le budget de 2019 s’attaque aussi aux changements climatiques en proposant plusieurs investissements afin d’assurer un soutien continu aux régions de l’Arctique et du Nord canadiens et d’aider les communautés des Premières Nations à mieux se préparer pour faire face aux situations d’urgence et aux menaces découlant des changements climatiques. En outre, le gouvernement propose de présenter un projet de loi qui permettra l’affectation directe des produits de la redevance réglementaire sur les combustibles fossiles aux secteurs susceptibles d’être particulièrement touchés par la tarification de la pollution par le carbone.
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  11. Éducation autochtone. Le budget fédéral de 2019 comprend d’importantes mesures pour appuyer l’éducation autochtone et renforcer les soutiens et les services aux Autochtones. Le chef national de l’Assemblée des Premières Nations (APN), Perry Bellegarde, note que le budget annonce des investissements importants et soutenus pour favoriser la réussite des enfants des Premières Nations et appuyer les gouvernements de ces nations. Selon l’APN, 24 mesures ciblent particulièrement les Autochtones, pour un total d’environ 4,7 milliards de dollars répartis entre un éventail d’initiatives qui couvrent les langues, l’éducation, y compris l’éducation postsecondaire, la participation à l’économie, la gestion des urgences, la mise en œuvre des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, l’eau, la santé et le bien-être. L’Inuit Tapiriit Kanatami (ITK) accueille aussi avec satisfaction les investissements annoncés dans le budget de 2019 qui ciblent les Inuits et, plus précisément, la prévention du suicide, l’éducation postsecondaire et les services de santé et les services sociaux pour les enfants inuits. Cependant, l’ITK indique aussi que, malgré la proposition d’un transfert ponctuel de 2,2 milliards de dollars au titre des investissements dans l’infrastructure des communautés par l’intermédiaire du Fonds fédéral de la taxe sur l’essence, l’organisation est très déçue du fait que les Inuites et Inuits continuent d’être exclus des investissements dans les infrastructures et des décisions concernant leurs territoires2 .

Le budget de 2019 envoie des messages prometteurs et propose de nouvelles mesures progressistes, signe que le gouvernement prend au sérieux son obligation de répondre aux besoins et aux priorités des Canadiennes et des Canadiens. Par contre, il a raté sa chance d’augmenter ses investissements et d’adopter des stratégies plus audacieuses dans les dossiers de la lutte contre la pauvreté, de l’équité entre les sexes, de la maladie mentale, de la garde des jeunes enfants et des droits des travailleuses et travailleurs. La FCE-CTF poursuivra son action politique pour répondre aux besoins et aux priorités de l’éducation publique financée par l’État, des enseignantes et enseignants, et des élèves de l’ensemble du pays.

2 https://www.itk.ca/inuit-tapiriit-kanatami-reacts-to-inuit-specific-investments-in-2019-budget/ (en anglais seulement).

Canadian teachers’ ten takeaways from the 2019 Federal Budget

On March 18, 2019, the government tabled its 2019 budget, titled “Investing in the Middle Class.” The Canadian Teachers’ Federation (CTF-FCE) looked to the 2019 budget to assess how allocations and initiatives respond to the advocacy priorities of the over 273,000 public school teachers the CTF-FCE represents across Canada.

To support and advance the needs and priorities of teachers, nearly 5 million students in K-12 public schools, and quality inclusive publicly funded public education overall, the CTF-FCE is committed to advocating for and contributing to improvements related to an extensive set of priorities categorized in three pillars:

• strengthening labour rights and advancing union renewal as a foundation for democracy;
• ensuring adequate funding and resourcing of public education;
• being unwavering in our efforts to advance social justice.

The 2019 federal budget offers a mix of significant future program promises as well as modest, but progressive measures to support and advance many of the advocacy priorities of the CTF-FCE. In this article, we highlight key budgetary measures of significance to the advocacy pillars described above. Here are 10 things you need to know about the 2019 federal budget vis-à-vis the priorities of 273,000 teachers working hard for Canadian kids and our country’s future :

Labour Rights and Union Renewal as a foundation for democracy:

  1. Proposed new measures to support workers pursue skills training. This includes the “Canada Training Benefit”, the “Canada Training Credit, and the “EI Training Support Benefit”. The Canada Training Credit aims to assist Canadian workers with training fees; each year, “eligible workers between the ages of 25 and 64 would accumulate a credit balance of $250 per year, up to a lifetime limit of $5,000” that can be used to pay for training (p. 38). Budget 2019 states that this new credit will cost “$710 million over five years, starting in 2019–20, and $265 million per year ongoing” (p. 39). The EI Training Support Benefit (projected to start in late 2020) “would be available through the EI program and would provide up to four weeks of income support, every four years” (p. 39). This would be “paid at 55 per cent of a person’s average weekly earnings”, and is aimed to help workers cover their expenses “while on training and without their regular paycheque” (p. 39). This benefit will cost “$1.04 billion over five years, starting in 2019–20, and $321.5 million per year ongoing” (p. 40). These are promising measures, however, as CCPA Senior Researcher Katherine Scott asserts, “Employers are missing in action in this plan, and despite making chronically low investments in on-the-job training, they’ll be the biggest beneficiaries by getting better trained workers.”
  2.  

  3. Legislation to proactively enroll Canada Pension Plan (CPP) contributors. In this plan, “contributors who are age 70 or older in 2020 but have not yet applied to receive their retirement benefit” (p. 66) would be proactively enrolled in the CPP. This would result in approximately 40,000 people who are 70 or older and not enrolled in CPP starting to receive a monthly retirement pension of $302 a month on average. This will cost $9.6 million and is to be “sourced from the Canada Pension Plan Account” (p. 66). This measure is a step towards ensuring that all CPP contributors will receive the benefits for which they are eligible.
  4.  

  5. Proposed expanded parental leave. Budget 2019 introduces a proposal “to expand parental leave coverage from six months to 12 months for students and postdoctoral fellows who receive granting council funding” through providing “a total of $37.4 million over five years, starting in 2019–20, and $8.6 million per year ongoing, to the federal granting councils” (p. 47). The Budget states that this funding will “help young researchers, especially women” and “help parents better balance work obligations with 2 family responsibilities, such as child care” (p. 47); however, the issue of nationwide affordable childcare options for Canadian workers remains largely unaddressed.

Adequate resourcing for public education:

  1. A range of relevant services or initiatives. While education is under provincial and territorial jurisdiction1 , the federal government retains significant spending power and authority on programs and initiatives that support public education. This budget contains a range of services or initiatives that address training, gender equality, post-secondary education, Indigenous education, food programs, and STEM, for example, to help support the needs of a robust publicly funded public education system, as well as address socio-economic gaps and inequities. The 2019 budget proposes lowering the floating interest rate for Canada Student Loans and Apprentice Loans to prime, from its current rate of prime plus 2.5 percentage points, starting in 2019–20. Budget 2019 also proposes to lower the fixed interest rate to prime plus 2.0 percentage points, from its current rate of prime plus 5.0 percentage points, starting in 2019–20. Many students, teachers, and families grapple with high student loan debt and this measure will provide both relief to loan borrowers and potential incentive to students. Public education is confronting an increasing crisis in recruiting and retaining qualified teachers, and measures that provide relief to teachers and support for pre-service student teachers, as they obtain their qualifications, are welcomed.

Social Justice:

  1. Poverty reduction. There are multiple measures in the budget that address the government’s poverty reduction plan, including enhancing the Guaranteed Income Supplement earnings exemption, automatically enrolling Canada Pension Plan contributors who are 70 or older in 2020, implementation and funding for Jordan’s Principle, and financing for projects and programs for Seniors, Canada’s Indigenous peoples, and refugees. There are also new housing measures, including the First-Time Home Buyer Incentive, whereby Canada Mortgage and Housing Corporation (CMHC) will provide up to $1.25 billion over three years (starting in 2019–20) to eligible home buyers by sharing in the cost of a mortgage. These measures, while welcomed, are fairly modest and predominantly address homeownership needs for the middle class, while missing the opportunity to invest in and build safe and affordable housing for persons living in poverty. There is also a noticeable absence of new investments in both early learning and childcare.
  2.  

  3. Gender Equality. The 2018 Federal Budget, dubbed the “Gender Equality Budget” introduced a new Gender Results Framework, and expanded the funding and scope of the Gender-based Analysis Plus [GBA+] tool for assessing intersectional concerns when developing policy and program initiatives. The 2019 Federal Budget commits a further “historic investment” in gender equality spending, adding $160 million between 2019-2024 to the Women’s Program (p. 170). While the advances in funding for gender equality are a step in the right direction, the Canadian Women’s Foundation points out that national strategies on pay equity legislation and funding for child care are not addressed in the budget, both of which are keystones to a gender equitable society.
  4.  

  5. Gender, Education, and Skills Development. There are 6 key areas in the Gender Results Framework, the first of which is education and skills development. With the goal of increasing “equal opportunities and diversified paths in education and skills development,” objectives include more women in non-traditional fields of study, such as science, technology, engineering, and mathematics [STEM] (pp. 214-216). Recent 1 in Canada’s Constitution Act, section 93 3 actions include CanCode, a $50-million-dollar program “to teach coding and digital skills to students and teachers from kindergarten to Grade 12,” specifically aimed at girls and students who are underrepresented in STEM fields (p. 218). Introducing coding into schools, through teachers and students, has the potential to reach youth who otherwise might not be exposed to obtaining these skills.
  6.  

  7. Mental Health. The 2017 Federal Budget committed $11 billion over a ten-year period for mental health and home care initiatives. Unlike that more unified strategy, the 2019 Budget parses out mental health funding over multiple priorities, most notably vulnerable peoples in Canada, such as Inuit, Indigenous, LGBTQ+, Black, elderly, and veteran communities. The funding includes access to mental health services for Black youth (p. 171), and funding to build healing centres for Inuit and other Nunavut residents (p. 101). What is new in the 2019 Budget is a $25 million strategy for a pan-Canadian suicide prevention service, which will include mental health crisis supports. This pan-Canadian service will be offered in both official languages, with 24/7 access to trained responders for acute mental health crises.
  8.  

  9. Climate Change There are multiple measures in Budget 2019 that address climate change action as a priority. Budget 2019 proposes to allocate $350 million for Collaboration on Community Climate Action. As part of this investment, the Budget indicates that the Federation of Canadian Municipalities (FCM) and Low Carbon Cities Canada Initiatives will create a network across Canada that will support local community actions to reduce greenhouse gas emissions. Budget 2019 also addresses climate change by proposing several investments of ongoing support for Canada’s Artic and Northern regions and to help First Nations communities prepare for emergencies and better adapt to the threats of climate change. In addition, the Government proposes to introduce legislation that would allow direct proceeds from the regulatory charge on fossil fuels to be directed towards sectors that may be particularly affected by the carbon pollution price.
  10.  

  11. Indigenous Education The 2019 Federal budget includes important measures to support and advance Indigenous education, supports, and services. The Assembly of First Nations (AFN) National Chief Perry Bellegarde notes that the 2019 federal budget includes key sustained investments to support success for First Nations children and First Nations governments. According to the AFN, this includes 24 measures for Indigenous peoples, totaling approximately $4.7 billion aimed at a range of initiatives, including languages, post-secondary education, education, economic participation, emergency management, implementing the Truth and Reconciliation Commission’s Calls to Action, water, health and well-being. The Inuit Tapiriit Kanatami (ITK) also welcomes Inuit-specific investments in Budget 2019 for suicide prevention, post-secondary education, and health and social services for Inuit children. However, ITK also states that while the budget proposes a one-time transfer of $2.2 billion in infrastructure investments for communities through the federal Gas Tax Fund, they are “deeply disappointed with the continued exclusion of Inuit from infrastructure investment and decision-making opportunities in our homelands.” 2

There are hopeful signals and progressive new measures in the 2019 budget, indicating that the government is taking seriously its obligations to advance and support the needs and priorities of Canadians. There are also, however, missed opportunities to expand and intensify investments and strategies for bold action on poverty reduction, gender equity, mental health, child care, and labour rights. The CTF-FCE will continue our advocacy efforts to support and protect the needs and priorities of publicly funded public education, teachers, and students across Canada.

2 https://www.itk.ca/inuit-tapiriit-kanatami-reacts-to-inuit-specific-investments-in-2019-budget/

CANADA LEARNING BOND

What is the Canada Learning Bond?

The Canada Learning Bond is an initial $500 offered by the Government of Canada to help you start saving now for your child’s education after high school.  Your child could also get $100 every year until age 15. In total, a child could receive up to $2,000 in an RESP.

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The money in an RESP can be used to pay for various expenses related to full-time or part-time studies in:

  • apprenticeship programs;
  • CEGEPs;
  • colleges;
  • trade schools; or universities.

Is my child eligible for the Canada Learning Bond?

Your child is eligible to receive the Canada Learning Bond if he or she:

  • was born on or after January 1, 2004;
  • is a resident of Canada;
  • has a valid Social Insurance Number;
  • is from a low-income family; and
  • is named as a beneficiary in an RESP.

Children in care, for whom a Children’s Special Allowance is payable, automatically qualify for the Canada Learning Bond.

What is a Registered Education Savings Plan (RESP)?

An RESP is an education savings account that helps you, your family or your friends save early for a child’s education after high school.

The Canada Learning Bond is money directly deposited by the Government of Canada into an RESP for children of low-income families. You do not need to add any money in the RESP for a child to receive the Canada Learning Bond.

Why should I save for my child’s education?

Saving just a dollar a day can make a difference.

With a RESP, you can help turn your child’s dreams into reality. In addition to the Canada Learning Bond, if you add money to the RESP for your child’s education after high school, he or she could receive the Canada Education Savings Grant.

What is the Canada Education Savings Grant?

The Canada Education Savings Grant is money deposited by the Government of Canada into an RESP for your child.  The amount could be up to $500 per year, depending on how much you contribute to an RESP for your child. If your family income is low, it could also provide an   additional amount of up to $100 each year in the RESP. A child could receive a total of up to $7,200 in Canada Education Savings Grants in an RESP for their studies after high school.

Will the Canada Learning Bond money affect other Government of Canada benefits I receive?

The Canada Learning Bond and the Canada Education Savings Grant will not affect other Government of Canada benefits.

How do I open an RESP and get the Canada Learning Bond and Canada Education Savings Grant for a child?

You can open an RESP at a financial institution, such as a bank or credit union, or through a certified financial planner or a group plan dealer. These institutions, planners and dealers are known as RESP providers.

Step 1 – Get a Social Insurance Number (SIN) for your child. It’s free. Call 1 800 O-Canada (1-800-622-6232), click canada.ca/social-insurance-number for more information or visit a Service Canada Centre near you.

Step 2 – Find an RESP provider that offers the Canada Learning Bond.  Some RESP providers may ask you to pay for their services, and put conditions on RESPs, so it is important to ask the right questions and get all the facts to ensure you find the RESP provider that is right for you.

You may wish to ask:

  • if they offer the Canada Learning Bond and the Canada Education Savings  Grant;
  • what types of RESPs they offer (family, individual or group) and the advantages and risks of each;
  • what investment products they offer and the advantages and risks of each; and
  • what their administration fees and penalties are.

For additional questions to help you find the RESP provider that best suits your needs, visit the RESP page on Canada.ca.

Step 3 – Open an RESP. You can ask the RESP provider to help you complete the application form entitled:  “APPLICATION: Basic and Additional Canada Education Savings Grant (CESG) and Canada Learning Bond (CLB)”.

Where can I get help or more information?

Gouvernement of Canada

1 800 O-Canada (1‑800‑622‑6232)

TTY: 1-800-926-9105

Visit a Service Canada Office near you.

By mail:

Canada Education Savings Program

Employment and Social Development Canada

140 Promenade du Portage, Portage IV, Mailstop:

Bag 4 Gatineau QC K1A 0J9

Canada Revenue Agency

for questions about income tax

1-800-959-8281

Financial Consumer Agency of Canada

for information to help you better manage your money

1-866-461-3222

BON D’ÉTUDES CANADIEN

Qu’est-ce que le Bon d’études canadien?

Le Bon d’études canadien est une somme  initiale de 500 $ que le gouvernement du Canada vous offre pour vous aider à mettre de l’argent de côté dès maintenant pour les  études de votre enfant après le secondaire. Votre enfant pourrait également recevoir 100 $ par année jusqu’à l’âge de 15 ans.

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Au total, votre enfant pourrait recevoir  un montant maximal de 2 000 $ dans un REEE.

L’argent du REEE peut être utilisé pour  payer diverses dépenses liées aux études à temps plein ou à temps partiel dans :

  • un programme d’apprentissage;
  • un cégep;
  • un collège;
  • une école de métiers;
  • une université.

Mon enfant peut-il recevoir le Bon d’études canadien?

Votre enfant a droit au Bon d’études  canadien :

  • s’il est né le 1er janvier 2004 ou après cette date;
  • s’il est un résident du Canada;
  • s’il a un numéro d’assurance sociale valide;
  • s’il est issu d’une famille à faible revenu;
  • s’il est désigné comme bénéficiaire d’un REEE.

Les enfants pris en charge qui sont admissibles à une allocation  spéciale pour enfants sont  automatiquement admissibles au Bon d’études canadien.

Qu’est-ce qu’un régime enregistré d’épargne-études?

Un régime enregistré d’épargne‑études  (REEE) est un compte d’épargne pour les études qui aide les parents, la famille ou les amis à mettre de l’argent de côté pour les études d’un enfant après le secondaire.

Le Bon d’études canadien est déposé directement par le gouvernement du Canada dans un REEE pour un enfant issu d’une famille à faible revenu. Vous n’avez pas à déposer de l’argent dans le REEE pour que l’enfant reçoive le Bon d’études canadien.

Pourquoi devrais-je mettre de l’argent de côté pour les études de mon enfant?

Chaque dollar compte!

En ouvrant un REEE, vous pouvez aider votre enfant à réaliser ses rêves. Si vous ajoutez de l’argent au REEE pour payer les études de votre enfant après le secondaire, celui‑ci pourrait recevoir la Subvention  canadienne pour l’épargne‑études en plus du Bon d’études canadien.

Qu’est-ce que la Subvention canadienne  pour l’épargne-études?

La Subvention canadienne pour l’épargne‑études, c’est de l’argent que le gouvernement du Canada verse dans le REEE de votre enfant. Le montant versé peut totaliser jusqu’à 500 $ par année et il varie selon l’argent que vous versez dans  le REEE. Si le revenu de la famille est faible, le gouvernement pourrait verser un montant supplémentaire d’au plus 100 $ par année  dans le REEE. Un enfant pourrait recevoir un total de 7 200 $ en Subvention canadienne pour l’épargne‑études dans un REEE pour payer ses études après  le secondaire.

Si je reçois le Bon d’études  canadien, est-ce que je pourrai continuer à recevoir les autres prestations que je reçois du gouvernement du Canada?

Le Bon d’études canadien et la Subvention canadienne pour l’épargne‑études n’ont aucun effet sur les autres prestations du gouvernement du Canada.

Que dois-je faire pour ouvrir un REEE et recevoir le Bon d’études canadien et la Subvention canadienne pour l’épargne-études pour un enfant?

Pour ouvrir un REEE, vous devez passer par une institution financière, comme une banque ou une caisse populaire, ou consulter un courtier en régime collectif ou un planificateur financier agréé. Ces institutions, courtiers et planificateurs sont appelés « fournisseurs de REEE ».

Étape 1 – Demandez un numéro  d’assurance sociale (NAS) pour votre enfant. C’est gratuit.

Pour plus d’information, composez le 1 800 O‑Canada (1‑800‑622‑6232),  consultez le canada.ca/numero‑assurance‑sociale ou visitez un Centre Service Canada près de chez vous.

Étape 2 – Trouvez un fournisseur de REEE qui offre le Bon d’études canadien. Certains fournisseurs exigent des frais pour leurs services et imposent des conditions pour les REEE. C’est pourquoi vous devez poser les bonnes questions et bien vous renseigner afin de trouver le fournisseur de REEE qui répond le mieux à vos besoins.

Vérifiez :

  • s’il offre le Bon d’études canadien et la Subvention canadienne pour l’épargne-études;
  • quels types de REEE il offre (familial, individuel ou collectif) et les avantages et risques de chacun;
  • quels produits de placement il offre et les avantages et risques de chacun;
  • quels sont les frais administratifs et les pénalités.

Visitez la page des REEE sur canada.ca  pour obtenir une liste de questions à poser à votre fournisseur de REEE afin de trouver  celui qui répond le mieux à vos besoins.

Étape 3 – Ouvrez un REEE. Vous pouvez  demander au fournisseur de REEE de vous  aider à remplir le formulaire de demande intitulé « Demande : Subvention canadienne pour l’épargne études (SCEE) et Bon d’études canadien (BEC) ».

Où puis-je obtenir de l’aide ou plus d’information?

Gouvernement du Canada

1 800 O-Canada (1‑800‑622‑6232)

ATS : 1-800-926-9105

Visitez un Centre Service Canada  près de chez vous

Par la poste :

Programme canadien  pour Emploi et Développement social Canada

140, promenade du Portage,  Portage IV, Arrêt postal :

sac 4  Gatineau (Québec) K1A 0J

Agence du revenu du Canada

pour toute question concernant l’impôt  sur le revenu et les prestations

1-800-959-7383

Agence de la consommation en matière  financière du Canada

pour tout renseignement relatif à la meilleure gestion de son argent

1-866-461-3222

Ways decent men can support the #MeToo movement

By H. Mark Ramsankar, President

Canadian Teachers’ Federation

As we approach March 8, International Women’s Day (IWD), we take pride as teachers in our victories and recommit ourselves to the challenge of engaging women in our teacher organizations in the fight for true equality especially in our profession.

The 2018 IWD theme selected by Status of Women Canada, #MyFeminism was inspired by the role feminism continues to play in shaping Canada and countries around the world.

This year’s United Nations’ theme “Time is Now: Rural and urban activists transforming women’s lives” , echoes the priority theme of the 62nd session of the UN Commission on the Status of Women, drawing attention to the rights and activism of rural women, who make up over a quarter of the world population and the majority of the 43 per cent of women in the global agricultural labour force.

Another international theme, #PressforProgress states on its website: “International Women’s Day is not country, group or organisation specific. The day belongs to all groups collectively everywhere. So together, let’s all be tenacious in accelerating gender parity. Collectively, let’s all Press for Progress.”

No matter the theme, this year’s International Women’s Day comes on the heels of unprecedented global movement for women’s rights, equality and justice. Sexual harassment, violence and discrimination against women has captured headlines and public discourse, propelled by a rising determination for change. People around the world are mobilizing for a future that is more equal. This has taken the form of global marches and campaigns, including #MeToo.

So how do men like me support the movement? I was inspired by an article that was posted on CNN that outlines ways decent men can support the #MeToo movement. The following are excerpts of this article that I wish to share with my counterparts:

  1. Practice this phrase: “That’s not cool.”Say it to other men who are saying disrespectful things to or about women.
  2. Don’t call her sweetie.With colleagues and strangers, avoid diminutive nicknames like hon, baby, darling, girl, young lady or kiddo. It’s condescending to use pet-names at work. Using preferred names shows respect.
  3. Amplify women’s voices at work or during meetings.If a woman’s contributions are being dismissed, interrupted or claimed by others, speak up. “That’s what Monique said.” “Hey, Zahra has a point.”
  4. Don’t mention appearance when introducing female colleagues: “This is the lovely Janet.” Instead, make a point of introducing women (and others from marginalized groups — racialized, young-looking, and disabled, etc.) by using their full job titles and accolades: “This is Maya Campbell, our department head.”
  5. Don’t be dismissive or argumentativeduring conversations around types of oppression that you don’t personally experience. Keep an eye open for our culture’s gross habit of putting the onus on oppressed persons to dredge up their pain for our inspection — only for us to then minimize their experience as “over-sensitivity” or “just a misinterpretation.” Asking respectful questions is acceptable — but nobody owes us answers. So ask humbly, and when people engage, discuss their responses sincerely, and treat their time and energy as valuable, because it is.
  6. Accept discomfort. Changing broken systems takes work, and it won’t always feel good. Conversations about sexism, racism, transphobia, privilege, cultural appropriation and other social issues are all related (look up “intersectionality” to learn more), and these are complex issues that stir up our emotions. But discomfort is an important sign that we may have something new to learn.

We all have a role to play towards achieving gender equality. The responsibility is ours to eliminate violence against women and girls by educating ourselves and by taking positive steps.

Happy International Women’s Day!

 

Ce que les hommes décents peuvent faire pour appuyer le mouvement #MoiAussi

Par H. Mark Ramsankar, président

Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants

À l’approche de la Journée internationale des femmes (JIF), le 8 mars, nous, membres de la profession enseignante, nous remémorons avec fierté les victoires que nous avons remportées et nous réengageons à mobiliser les femmes de nos organisations de l’enseignement pour la lutte en faveur d’une véritable égalité, en particulier dans notre profession.

Le thème de la JIF de 2018 choisi par Condition féminine Canada, #MonFéminisme, s’inspire du rôle que le féminisme continue de jouer dans l’évolution du Canada et des autres pays du monde.

Le thème donné par les Nations Unies à la JIF de cette année, « L’heure est venue : les activistes rurales et urbaines transforment la vie des femmes », fait écho au thème prioritaire de la 62e session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies et attire l’attention sur les droits et l’activisme des femmes en milieu rural, qui représentent plus du quart de la population mondiale ainsi que la majorité des femmes qui travaillent dans le secteur agricole. Les femmes représentent 43 % de la main-d’œuvre agricole mondiale.

On peut également lire sur le site Web d’une autre campagne internationale, #PressforProgress (ou son équivalent français #pousserpourleprogrès), que [traduction libre] « la Journée internationale des femmes n’est pas l’affaire d’un seul pays, d’un seul groupe ou d’une seule organisation. Elle appartient collectivement à tous les groupes, où qu’ils soient. Alors unissons nos efforts pour accélérer le progrès vers la parité entre les sexes. Ensemble, poussons pour le progrès! »

Quel que soit le thème, la Journée internationale des femmes de cette année arrive dans la foulée d’un mouvement mondial sans précédent en faveur des droits des femmes, de l’égalité et de la justice. La question du harcèlement sexuel, de la violence et de la discrimination contre les femmes a fait les manchettes et occupé une grande place dans le discours public, propulsée par une volonté grandissante de changer les choses. Aux quatre coins du monde, les gens se mobilisent pour bâtir un avenir plus égal, par exemple en participant à des marches et à des campagnes mondiales comme #MoiAussi.

Alors, comment les hommes comme moi peuvent-ils appuyer le mouvement? J’ai, pour ma part, trouvé mon inspiration dans un article de CNN (en anglais seulement) qui expose à grands traits ce que les hommes décents peuvent faire pour appuyer le mouvement #MoiAussi. Voici des extraits de cet article [traduits librement] que je tiens à montrer à mes confrères :

  1. Exercez-vous à dire : « C’est pas correct.» Dites-le aux hommes qui disent des choses irrespectueuses aux femmes ou à leur sujet.
  2. Ne l’appelez pas « beauté ».N’utilisez pas d’appellatifs du genre « ma belle », « ma chouette », « jeune fille » ou « mademoiselle » avec des collègues ou des personnes que vous ne connaissez pas. Il est condescendant d’utiliser des petits noms doux au travail. Appeler une personne par son nom est un signe de respect.
  3. Amplifiez la voix des femmes au travail ou dans les réunions.Si une femme se fait interrompre, si ses commentaires sont ignorés ou si d’autres personnes se les approprient, intervenez : « C’est ce que Monique disait! » « Hé! Zahra a raison. »
  4. Ne faites jamais allusion à son apparence quand vous présentez une collègue. Évitez les formules comme « Voici la belle Maya ». Au contraire, faites-vous un point d’honneur de présenter les femmes (et toutes les personnes appartenant à des groupes marginalisés — personnes racialisées, ayant l’air jeune, handicapées, etc.) en utilisant leur titre de fonction complet. « Je vous présente Maya Campbell, notre chef de service.»
  5. Évitez les attitudes condescendantes ou contrariantes quand vous discutez de formes d’oppression que vous ne vivez pas personnellement. Faites attention à l’habitude grossière que nous avons, dans notre culture, de vouloir que la victime s’expose à notre examen, même si cela doit lui faire revivre des moments douloureux, puis de minimiser son expérience en lui reprochant d’être « hypersensible » ou d’avoir « mal interprété »… Vous pouvez, avec respect, poser des questions, mais personne ne vous doit de réponse. Alors faites-le humblement et, quand les gens vous répondent, discutez honnêtement avec eux et montrez que vous appréciez leur temps et leur énergie à leur juste valeur.
  6. Acceptez l’inconfort. Il faut du travail pour changer un système qui ne fonctionne pas. Et ce travail ne sera pas toujours agréable. Les discussions sur le sexisme, le racisme, la transphobie, le privilège, l’appropriation culturelle et d’autres questions sociales sont toutes interreliées (voyez la signification du terme intersectionnalité pour en savoir plus), et ces questions complexes suscitent en nous toutes sortes d’émotions. Mais l’inconfort est un signe important que nous avons peut-être quelque chose à apprendre.

Nous avons tous un rôle à jouer dans la lutte pour l’égalité des sexes. Nous avons aussi la responsabilité de mettre fin à la violence faite aux femmes et aux filles en nous informant et en posant des gestes positifs.

Bonne Journée internationale des femmes!

La ressource en matière de droit d’auteur pour le personnel enseignant : OutilDecisionDroitdAuteur.ca

Il existe une excellente ressource en ligne qui aide les enseignantes et enseignants à déterminer si la disposition relative à l’utilisation équitable permet d’utiliser de courts extraits d’une œuvre protégée par le droit d’auteur pour les élèves de leur classe.

Le site www.OutilDecisionDroitdAuteur.ca aide le personnel enseignant à décider, en quelques clics seulement, si la disposition relative à l’utilisation équitable de la Loi sur le droit d’auteur permet la reproduction de courts extraits de documents imprimés et d’œuvres artistiques ou audiovisuelles pour les élèves sans qu’il soit nécessaire d’obtenir la permission du titulaire du droit d’auteur.

Ainsi, la prochaine fois que vous vous demanderez « Puis-je utiliser ceci dans la salle de classe? Est-ce que je peux en faire la reproduction? », la réponse se trouve à portée de la main! Vous pourrez obtenir les réponses à vos questions sur le droit d’auteur en 30 secondes sur le site www.OutilDecisionDroitdAuteur.ca. En quelques clics dans cette ressource conviviale, les enseignantes et enseignants pourront savoir comment appliquer la disposition relative à l’utilisation équitable et si leur utilisation d’œuvres protégées par le droit d’auteur est « équitable ».

www.OutilDecisionDroitdAuteur.ca

Le site OutilDecisionDroitdAuteur.ca informe les enseignantes et enseignants au sujet de leurs droits et de leurs obligations en matière d’utilisation d’œuvres d’autrui protégées par le droit d’auteur. Il leur permettra de mieux comprendre la loi et l’application des Lignes directrices sur l’utilisation équitable. Il y a d’autres ressources importantes relatives au droit d’auteur, que tout le personnel enseignant devrait connaître :

Toutes ces ressources peuvent être imprimées pour que le personnel enseignant puisse s’y référer facilement.

Le site www.OutilDecisionDroitdAuteur.ca est une ressource utile pour veiller à ce que le personnel enseignant respecte la loi. Il est important que les enseignantes et enseignants connaissent leurs droits en vertu de la Loi sur le droit d’auteur du Canada – et il est très important qu’ils connaissent leurs limites. Si vous ne savez pas avec certitude si une utilisation est équitable, utilisez l’outil de décision du droit d’auteur.

Visitez le site www.OutilDecisionDroitdAuteur.ca

The Copyright Resource for Teachers : CopyrightDecisionTool.ca

There is a great on-line resource to help teachers determine whether fair dealing permits them to use short excerpts from copyright-protected materials for the students in their classrooms.

CopyrightDecisionTool.ca helps teachers decide, with a few clicks, whether the fair-dealing provision in the Copyright Act permits copying of short excerpts from print materials, artistic works, or audiovisual materials for students without having to get copyright permission.

So, the next time you wonder, “Can I use this in the classroom? Can I copy it?” the answer is at your fingertips! It takes 30 seconds on CopyrightDecisionTool.ca to have your copyright questions answered. By clicking through this user-friendly resource, teachers will know how to apply fair dealing and whether their use of the copyright-protected materials is “fair.”

www.CopyrightDecisionTool.ca

CopyrightDecisionTool.ca informs teachers about their rights and obligations when they use copyright-protected works of others. It will ensure that they better understand the law and the application of the Fair Dealing Guidelines. There are other important copyright resources all teachers should become familiar with:

All of these resources can be printed for teachers’ easy reference.

CopyrightDecisionTool.ca is a helpful resource to keep teachers on the right side of the law. It is important for teachers to know their rights under Canada’s copyright law, and it is very important for them to know their limits. When in doubt about whether a use is fair dealing, use the Copyright Decision Tool.

Visit (and bookmark!): www.CopyrightDecisionTool.ca

 

Notre profession à l’horizon 2018 sur la scène nationale

Par H. Mark Ramsankar

En juillet 2017, je suis devenu le président de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE). J’ai trouvé mes premiers mois dans ce poste essoufflants et éprouvants par moments, mais aussi passionnants et globalement très satisfaisants. Il s’est passé tellement de choses en si peu de temps! Surtout, je suis stupéfait de voir à quel point le temps a passé vite. Six mois, cela peut paraître beaucoup et, pourtant, une autre année s’est déjà terminée et une nouvelle commence. En cette période charnière, j’ai pris le temps de réfléchir à ce que j’ai appris dans mon nouveau rôle et à ce qui se profile à l’horizon 2018.

En 2017, notre Forum canadien sur l’éducation publique, juste avant l’AGA de la FCE, a eu pour thème le bien-être dans nos écoles. Deux ans auparavant, en 2015, la santé mentale des jeunes a été le leitmotiv de notre campagne en prévision des élections fédérales. Ces thèmes restent des priorités tandis que nous poursuivons notre action politique pour avoir dans tout le Canada des écoles sécuritaires et bienveillantes. Pour les enseignantes et enseignants de notre pays, la question de la santé mentale et du bien-être des élèves et des membres de la profession est un sujet primordial de préoccupation. Étant donné l’incroyable diversité qui caractérise les classes et les écoles canadiennes, il est absolument essentiel de fournir le soutien et les services nécessaires aux élèves ayant des besoins particuliers ou aux prises avec un problème de santé mentale. Malheureusement, en cette période d’austérité, les ressources et le soutien continuent de manquer.

À la Conférence nationale sur la négociation collective de juin 2017, nos organisations Membres ont signalé une augmentation du nombre d’incidents violents dans les classes. L’éducation est un milieu dynamique dans toutes les provinces et tous les territoires. Les influences externes sur les classes sont très réelles et échappent généralement au contrôle ou à l’influence du personnel enseignant.

Le grave manque de soutien et de ressources pour les élèves ayant des problèmes sérieux de comportement a mené à une augmentation des incidents violents qui mettent en danger les élèves et leurs enseignantes et enseignants. Nos écoles ont besoin d’un meilleur financement et de ressources accrues pour l’éducation de l’enfance en difficulté, d’une stratégie globale de soutien en matière de santé mentale des enfants, ainsi que de formation sur la santé et la sécurité, et des mesures de protection correspondantes à l’intention de tout le personnel scolaire. Les résultats de sondages menés par l’Ontario English Catholic Teachers’ Association et la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’élémentaire de l’Ontario sont là pour en témoigner! L’évolution démographique que connaît la clientèle scolaire, les changements qui surviennent dans la taille des classes et leur structure, l’augmentation des incidents violents dans les classes, les exigences grandissantes d’évaluation et de communication des progrès des élèves, l’accès au personnel enseignant 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et l’intensification sans précédent de l’intrusion des entreprises commerciales dans l’éducation font que, dans l’ensemble du Canada, les milieux de l’enseignement et de l’apprentissage sont mis à rude épreuve.

Les organisations Membres nous ont aussi avertis que le nombre d’incidents violents signalés est en fait bien en deçà de la réalité avec laquelle le personnel enseignant doit composer jour après jour à l’école. L’écart s’explique peut-être par la stigmatisation qui suit parfois le signalement d’actes violents survenus dans la classe. Le personnel enseignant peut hésiter à faire ce signalement parce qu’il a le sentiment que cela risque de mettre en cause sa compétence aux yeux des autres. Nous devons continuer de faire pression pour que les écoles disposent des ressources et du soutien dont le personnel enseignant a besoin pour poursuivre son travail comme il l’entend, de manière à répondre aux besoins des élèves et réduire le stress qui se vit quotidiennement dans la salle de classe.

La FCE est préoccupée à juste titre par le projet de loi d’initiative parlementaire S-206, actuellement en deuxième lecture au Sénat. Si ce projet de loi qui, dans les faits, propose l’abrogation de l’article 43 du Code criminel du Canada est adopté, l’approche malavisée qu’il suggère aura une incidence sur la sécurité des élèves et la capacité du personnel enseignant de travailler directement avec eux. L’article 43 constitue la seule mesure de protection dont dispose le personnel enseignant contre d’éventuelles poursuites rattachées à leur exercice de la profession dans le contexte compliqué et imprévisible des écoles d’aujourd’hui.

En avril 2017, la sénatrice Céline Hervieux-Payette a pris la parole devant le Conseil d’administration de la FCE au sujet du projet de loi S-206, qu’elle a elle-même présenté au Sénat et que le sénateur Murray Sinclair parraine maintenant à son tour. Les membres du Conseil ont profité de l’occasion pour l’informer des répercussions négatives que l’abrogation de l’article 43 risquait d’avoir sur la sécurité des élèves et le personnel des écoles. La FCE est fondamentalement opposée au châtiment corporel sous toutes ses formes, mais reconnaît que le personnel enseignant doit pouvoir avoir un contact physique avec les élèves et même parfois exercer une contrainte physique sur les élèves pour leur sécurité et celle des autres. La FCE et ses organisations Membres pensent que la sénatrice a entendu leur message. Celle-ci a promis qu’elle allait réexaminer le projet de loi avec le ministère de la Justice à la lumière des préoccupations du corps enseignant. En 2018, la FCE continuera de surveiller de près l’évolution de ce dossier. Le 7 décembre 2017, le débat sur le projet de loi S-206 a été ajourné.

Le dossier des droits d’auteur en éducation en est un autre qui continuera d’orienter notre action politique en 2018. La loi actuelle du Canada est perçue sur la scène internationale comme un modèle à suivre, mais l’industrie de l’édition a une fois de plus réussi, en clamant ses préoccupations, à ramener ce dossier sous les feux des projecteurs. Le gouvernement fédéral travaille actuellement à l’examen de la loi et les créatrices et créateurs de contenu, avec l’industrie, multiplient les pressions pour amener le gouvernement à modifier la loi. Membre d’une coalition qui représente l’éducation, la FCE a fait connaître son opposition aux changements proposés et prône le maintien des dispositions relatives à l’utilisation équitable établies par la Cour suprême du Canada en 2012. Si les créateurs et créatrices obtiennent gain de cause, on peut s’attendre à une augmentation des droits d’auteur qui viendra détourner au profit des maisons d’édition des fonds qui normalement iraient aux élèves et aux écoles. Ce détournement des fonds minera gravement la capacité du personnel enseignant d’accéder aux ressources dont il a besoin et de l’utiliser dans ses classes.

J’invite toutes les organisations Membres de la FCE et les membres du corps enseignant canadien à faire pression sur leurs représentantes et représentants gouvernementaux au cours des prochains mois afin que le gouvernement maintienne les dispositions sur l’utilisation équitable par notre système d’éducation. Il est important que nous saisissions toutes les occasions de faire entendre notre voix. Notre action politique trouve toute sa force dans l’appui des quelque 250 000 personnes qui composent la profession enseignante et dans notre voix collective. Vous, les chefs de file de la profession, êtes, par la voie de vos organisations professionnelles, les moteurs de la FCE. C’est par notre action que nous continuerons de renforcer le système d’éducation publique de classe mondiale que le Canada offre à ses citoyens.

Les enseignantes et enseignants en salle de classe sont bien placés pour dire ce qui se passe dans les écoles du Canada en 2018 et doivent le faire. Ils doivent faire connaître les réalités de l’éducation aujourd’hui et montrer les effets du manque de soutien, alors qu’ils composent avec l’inclusion scolaire et la création de classes inclusives, sur le contexte et les possibilités d’apprentissage pour les élèves du Canada. Les enseignantes et enseignants savent bien que l’apprentissage repose sur la relation entre eux et leurs élèves. En 2018, la FCE axera ses efforts sur la préservation et le développement de cette relation et des milieux d’apprentissage sûrs et sains.

(H. Mark Ramsankar est le président de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants.)

Looking ahead to 2018 — nationally and professionally

By H. Mark Ramsankar

I became the Canadian Teachers’ Federation (CTF) President in July 2017. These first few months have been exciting, fast paced, trying yet fulfilling. So much has happened in such a short period of time. What is of interest is the speed at which time has travelled. Six months seems like a long time yet here we are; closing out another year and heading into a new one. So, what have I learned in this new role and what might be ahead as we travel into 2018?

In 2017, the well-being of our schools was the theme of CTF’s pre-AGM Canadian Forum on Public Education, and youth mental health was the focus of our 2015 federal election campaign. These remain our focal priorities as we continue to advocate for safe and caring schools across Canada. A key issue of concern for Canadian teachers is the mental health and well-being of our students and teachers. Given the incredible diversity of Canadian classrooms and schools; providing the necessary supports and services for students identified with special academic needs and facing mental health challenges are absolutely critical. Sadly, resources and supports continue to lag in this age of austerity.

Our national collective bargaining conference in June 2017 found our Member organizations indicating and reporting an increase in the number of incidences concerning violence in Canadian classrooms. Education is a dynamic sector in all our provinces and territories. Outside influences on Canadian classrooms are very real and generally beyond a teacher’s influence or control.

The critical lack of supports and resources for children with serious behavioral issues has led to a rise in violent outbursts placing students and teachers at risk. Our schools need stronger funding bases and resources for special education, a comprehensive approach to supporting children’s mental health as well as health and safety protection and training for all school personnel. Teacher survey reports released by the Ontario English Catholic Teachers’ Association and the Elementary Teachers’ Federation of Ontario speak clearly to this issue.

The change in student demographics, class size and structure, the rise in violent incidents in our classrooms, the growing demands for recording and reporting student progress, 24-7 access to teachers along with the unprecedented growth of corporate intrusion/interests are straining our teaching and learning environments across Canada.

Member organizations also said the number of episodes reported does not come close to the reality of violence teachers face regularly at school. This may be due to a stigma to reporting acts of violence in the classroom. The result is that teachers can be reluctant to report because they perceive it may reflect poorly on their worth as an educator. We need to continue advocating for resources and the support necessary so teachers can teach the way they want to teach to continue meeting the needs of their students and to reduce the day-to-day stress of the classroom.

CTF is justifiably concerned with Bill S-206, a private member’s bill which is currently at second reading in the Senate, effectively calling for the repeal of Section 43 of the Criminal Code of Canada. If passed, this wrong-headed approach will impact students’ safety and the teacher’s ability to work directly with students. Section 43 is the only protection teachers have against prosecution when they are carrying out their duties in the complicated, unpredictable climate of today’s schools.

In April 2017, Senator Céline Hervieux-Payette spoke to the CTF Board of Directors about Bill S-206, the bill she introduced in the Senate which has since been taken over by Senator Murray Sinclair. Board members took the opportunity to inform the Senator of the negative impact the repeal could have on the safety and security of all students and personnel in schools. CTF is fundamentally opposed to any form of corporal punishment but recognizes the need for physical contact with students and, at times, the need for physical restraint to ensure their safety and the safety of others. We believe and hope she heard our message. Senator Hervieux-Payette promised to reexamine the bill with the Justice department in order to address the concerns of teachers. 2018 has CTF continuing to closely monitor Bill S-206. Debate was adjourned on December 7, 2017.

Copyright in Schools is currently another focus of our advocacy work which will continue in 2018. The current legislation is viewed as an international example to model yet concerns by the publishing industry have once again brought it forward as an issue. As the federal government is currently reviewing the copyright legislation, content creators and the industry sector have been busy lobbying the federal government for changes. CTF as part of the Education coalition has been lobbying against the proposed changes but for maintaining the fair use/fair dealing provisions established by the Supreme Court of Canada in 2012. If creators succeed in a revised federal legislation in their favour, we can all expect to see increased copyright fees that will siphon education funds away from students and schools and into the pockets of publishers. This will seriously harm teachers’ ability to access and use resource materials in Canadian classrooms.

I invite all CTF Members organizations and Canadian teachers to pressure their federal representatives throughout the coming months to maintain the fair use/fair dealing provisions in our education system. It’s important to have our voices heard at every opportunity.

The power of close to a quarter of a million voices and the collective voice of our profession are what drive our advocacy efforts. You as teacher leaders are the drivers of CTF through your professional organization. Through this work, we can continue to strengthen our world class public education system.

As classroom teachers, we must tell the story of today’s Canadian classrooms in 2018. What are the realities we face and how does lack of support combined with inclusion and the creation of inclusive classrooms impact learning environments and Canadian students’ opportunities to learn? Teachers understand the essence of learning is founded in the relationships between teachers and students. Support for nurturing and developing these meaningful relationships and maintaining safe and healthy learning environments is the work ahead in 2018.

(H. Mark Ramsankar is the President of the Canadian Teachers’ Federation)